Thierry Baudet est le fondateur et dirigeant du parti politique patriotique néerlandais Forum voor Démocratie (Forum pour la Démocratie). Lionel Baland l’a interrogé pour Eurolibertés.Thierry Baudet, vous avez écrit divers ouvrages en néerlandais – dont un a été traduit en français (1) – et êtes actif en politique. Êtes-vous, avant tout, un écrivain ou un homme politique ?Pour le moment, je suis impliqué dans ces deux domaines, mais je me sens avant tout, au fond de moi-même, un écrivain.
Quel est le point central du programme de votre formation politique, qui est favorable à la sortie des Pays-Bas de l’Union Européenne, à une politique stricte en matière d’immigration basée sur le modèle australien et désormais opposée à l’accord sur le climat ?Le Forum voor Démocratie ne désire pas seulement s’occuper des symptômes de la crise actuelle – comme l’immigration incontrôlée, l’impasse de l’euro, la dégradation de l’enseignement et le coût intenable du système de soins de santé –, mais veut avant tout se concentrer sur la cause sous-jacente : le système politique.
Un petit groupe de membres d’un nombre restreint de partis, environ 10 000 personnes, détient le Pouvoir. Nous appelons cela « le cartel de partis » [particratie]. Les partis cooptent les députés et les dirigeants. Ces politiciens de carrière sont ensuite promus par ces mêmes organisations politiques à des postes de maire ou au sein d’entreprises publiques, voire à l’Union Européenne. En conséquence, les députés sont loyaux envers le parti et pas envers les électeurs.
Aux Pays-Bas, deux partis patriotiques coexistent au niveau national. Quelle est la différence entre le PVV de Geert Wilders et le Forum pour la Démocratie de Thierry Baudet ?Le PVV désire, d’un point de vue économique et social, revenir à la situation des années 1960-1970, alors que nous sommes économiquement des libéraux. De plus, le Forum pour la Démocratie est pour la liberté et est opposé aux interdictions, alors que le PVV est, par exemple, favorable au bannissement du Coran.
Avec qui négocierez-vous à l’issue des élections législatives, prévues en 2021 ?Les partis actuels du gouvernement ne représentent plus, au sein des sondages, une majorité. Les élections [directes] provinciales de ce 20 mars 2019 doivent conduire à une défaite des partis du gouvernement et à la fin de leur majorité au sein du Sénat [les conseils provinciaux issus de ces élections éliront le nouveau Sénat] et ensuite, à des élections législatives anticipées.
Nous négocierons avec le plus grand nombre de partis possibles, sans a priori, en vue de former un gouvernement.
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