Zooms

Zoom - Luc Fontaine : Un juge au cœur des narco-cités et des zones de non-France !

Publiée le 02/12/2024

Luc Fontaine était, jusqu’à l’été dernier, le premier président de chambre de la Cour d’appel d’Aix-en-Provence. Ce magistrat français a été reconnu pour sa grande expérience et sa rigueur. Il a, par exemple, instruit l’affaire de l’Ordre du Temple solaire. Depuis plusieurs années, il s’est spécialisé dans la lutte contre la criminalité organisée et en particulier le trafic de stupéfiants, notamment sur les dossiers marseillais. Il est évident que son expertise est essentielle pour comprendre les raisons et les besoins pour combattre dans des "narco-cités" au cœur de zones de non-France.

Pour TVL, l’ancien juge Fontaine évoque les opérations "place nette XXL", le renforcement des partenariats internationaux pour contrer les réseaux criminels, la sanction des trafiquants, des dealers mais aussi des consommateurs de drogue, l’institution de peines planchers pour les récidivistes et la reconduite à la frontière pour les étrangers condamnés pour infraction à la législation sur les stupéfiants. Luc Fontaine exige aussi une remise à plat du régime de l’exécution des peines.

Un entretien passionnant au cœur des narco-cités. Et une réponse à la question : Peut-on gagner cette guerre ?

Zoom - Bernard Wicht : La guerre sans Etats ? Mercenaires, gangs et auto-défense

Publiée le 15/07/2025

Bernard Wicht est expert en stratégie militaire, enseignant à la faculté des sciences politiques de l’Université de Lausanne, en Suisse (université de Lausanne). Auteur de nombreux ouvrages, il présente "Guerre en Europe : Gangs contre Milices privées" publié par les éditions Jean-Cyrille Godefroy dans la collection Le Cercle Aristote dirigée par Pierre-Yves Rougeyron.

Dans cet entretien, Bernard Wicht explique comment guerre et Etat restent deux concepts étroitement liés, reprenant la célèbre formule de Charles Tilly : "la guerre fait l’Etat et l’Etat fait la guerre". Bernard Wicht montre que l’effondrement ou la prise de distance de l’Etat entraîne des conflits de plus en plus décentralisés (insurrections, terrorisme, gangs armés). Il s’appuie sur la théorie de l’effondrement de Joseph Tainter pour souligner qu’au-delà d’un certain point de complexité "le retour marginal sur investissement diminue", conduisant inévitablement à la rupture d’un système social.

Bernard Wicht évoque également la privatisation du conflit avec la montée du mercenariat et des sociétés militaires privées qui reflète une "libéralisation de la défense" face au monopole étatique de la violence en voie de délitement, multipliant les acteurs belligérants hors du contrôle des Etats. L’auteur questionne également les questions de "Capital guerrier" et d’autodéfense, estimant que les jeunes générations ne se mobilisent plus pour l’armée ni l’Etat, mais migrent vers des milices ou réseaux marginaux. La perte de sens collectif et la "guerre par procuration" en découlent.

Bernard Wicht conclut sur la nécessité pour chacun de se préparer à l’autodéfense pour parer à l’impuissance d’un Etat qui a déjà renoncé à assurer la sécurité de ses populations.