Zooms

Zoom - Philippe Prévost : Laïcité française : la religion de la République

Publiée le 14/03/2024

Charte de la laïcité, polémiques sur le voile ou l’abaya, fête de Hanoucca à l’Élysée... Comme l’a écrit Jean-Marie Mayeur, historien spécialiste de la IIIème République, "Peu de mots sont plus chargés de passion que celui de laïcité".

Ce concept a deux sens très différents, pour ne pas dire opposés. Un sens traditionnel dérivé de la parole du Christ : "Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu" et celui donné à partir de la Révolution ou sous prétexte d’unité, tout a été donné à César et rien à Dieu. Ces deux conceptions de la laïcité sont incompatibles contrairement à ce qu’ont cru les partisans du Ralliement et du dernier Concile. C’est cette histoire mouvementée ou les torts ne sont pas tous du même côté, loin de là, que raconte l'historien et essayiste Philippe Prévost dans son ouvrage "Vraie et fausse laïcité" publié aux Editions d'Action Française. 

Zoom - Emmanuel de Waresquiel : La Révolution française entre mythe et illusion !

Publiée le 05/05/2025

Et si la Révolution française n’était pas seulement un événement, mais une fabrique de mythes ? Dans cet essai magistral, "Il nous fallait des mythes - La Révolution et ses imaginaires de 1789 à nos jours", Emmanuel de Waresquiel démonte les grands récits de 1789 à aujourd’hui : Marianne, le Peuple souverain, la République une et indivisible... autant de fictions politiques qui ont structuré l’imaginaire français. Il révèle comment la Révolution a créé des légendes fondatrices, recyclées sans fin par les régimes successifs. Derrière l’histoire officielle, il traque les émotions collectives, les héros mythifiés. La République n’a jamais cessé de rejouer sa propre naissance, entre grandeur et mensonge. Ce livre dérange, car il montre que la mémoire révolutionnaire est un écran de fumée. Il ne s’agit pas de vérité, mais de croyance. On a glorifié le serment du Jeu de paume alors qu’il avait été prêté sous l’emprise de la peur. On a fait de la prise de la Bastille la première grande victoire du peuple quand la Bastille s’est rendue aux insurgés, on a célébré Valmy et Valmy était à peine une bataille. On a chanté la liberté et la fraternité sur tous les tons et on les a oubliées, on a sanctifié la guillotine avant d’en mesurer toute l’horreur. Que nous dit la Révolution d’elle et de nous-mêmes, dans l’épaisseur de ses mémoires ? Réponses dans cet entretien avec l’historien couronné de nombreux prix littéraires et qui s’apprête à publier (chez Tallandier) "Rien ne passe, tout s’oublie". Des chroniques joyeuses mais aussi teintées de mélancolie.