Les Conversations

Les Conversations avec Bruno Gollnisch - Un Homme d'Etat au Front National

Publiée le 22/05/2022
Diplômé de l’Institut des Sciences Politiques de Paris, Docteur en droit international, polyglotte ( il parle notamment le japonais et le malais), enseignant dans plusieurs universités, dont l’université de droit de Tokyo, spécialiste mondialement reconnu de droit japonais, ancien conseiller régional, ancien membre de l’Assemblée nationale ( 1986-1988 ) , député français au Parlement européen pendant trente ans ( il fut reconduit sans discontinuer de 1989 à 2019 ), Bruno Gollnish aurait pu avoir le destin de son arrière grand-père, Emile Flourens, qui fut ministre des Affaires étrangères sous la IIIè République. Constamment fidèle au Front national, parti auquel il adhéra jeune, dont il fut secrétaire général et dont, en 2011, il manqua de prendre la présidence, il reste un critique acerbe de l’évolution de la politique française et notamment, en juriste, de celle des institutions de la Vè République, militant pour une "union des nationaux" qui seule pourrait donner à son mouvement une dimension gouvernementale.

Les Conversations de Paul-Marie Coûteaux n°68 - Xavier Driencourt : Comment l'Algérie humilie la France

Publiée le 06/10/2025

Apothéose d’une carrière bien remplie que nous retraçons d’abord à grands traits (Roumanie, Australie, Malaisie…), Xavier Driencourt est nommé en 2008 ambassadeur de France à Alger. Il restera 4 années dans ce poste dont De Gaulle disait qu'il était l’un de deux plus importants de notre appareil diplomatique. Cet ambassadeur hors-norme, extraordinairement clairvoyant et courageux, remplira si bien cette fonction qu’il sera nommé à Alger une seconde fois, en 2007, où il résidera derechef pendant plus de 3 ans. Missions dont il tirera deux ouvrages - le second est paru il y a quelques mois sous le titre : « France-Algérie, le Double Aveuglement ». L’aveuglement est d’abord celui de nos diplomates (et responsables politiques) qui refusent de voir que, depuis leur indépendance voici 63 ans, les dirigeants algériens n’acceptent nullement de coopérer avec une France à laquelle, contre toute vraisemblance, ils attribuent leurs impérities et leurs maux endémiques (ils sont nombreux), s’acharnant tout au contraire à se venger d’une colonisation qui n’a d’ailleurs commencé qu’avec la IIIème République - et qui créa en moins d’un siècle un pays et un Etat qui n’existaient pas avant elle. Pire, l’aveuglement français est celui de plusieurs générations de Français qui refusent de voir que le nombre croissant d’Algériens en France (6 à 7 millions, soit 10% des habitants de la France - peut-être davantage en comptant les clandestins) est devenu pour Alger un levier par lequel une cohorte de généraux tient notre gouvernement de façon d’autant plus irréversible que la seule réponse de nos gouvernants semble être de leur céder d’année en année toujours plus de terrain. Exemple : la rupture de fait de nos relations diplomatiques (il n’y a plus d’ambassadeur de France à Alger ni d’ambassadeur d’Algérie en France), de sorte que plus aucune mesure d’OQTF visant un ressortissant algérien ne peut être exécutée. C’est le scénario de « l’invasion lente » que décrivait déjà Boualem Sansal pour TVL il y a un an, en deux conversations qui sont en somme le prélude à la présente rencontre avec un ambassadeur qui a le rare courage de ne jamais mâcher ses mots…