Les Conversations
Les Conversations avec François Martin : Après l'Ukraine, penser le basculement du monde
Parce qu’il appartient à une vieille famille française enracinée (il évoque les trois piliers de la France : l’Eglise, le Roi, la Paysannerie, triptyque fondateur dont il dit que la lente destruction fait de nous pour toujours un pays orphelin et malheureux), François Martin s’est senti assez armé pour se lancer, encore jeune, dans une audacieuse carrière de négoce international. Elle fit de ce diplômé de grandes écoles de commerce un insatiable coureur de monde - c’est, dit-il, son "école de géopolitique". Quelle vie ! Il parcourt l’Europe (avec une prédilection pour l’Espagne et la Russie qu’il décrit comme "les deux gardiens d’une Europe dont la France est le cœur") sillonne le monde arabe, l’Afrique et l’Amérique latine, obéissant à une triple vocation, commerciale mais aussi politique (servir la France est son obsession intérieure, partout mise en œuvre avec une trop rare audace), et par dessus tout intellectuelle : car rien ne lui importe davantage que de comprendre l’univers en allant le voir dans tous ses recoins pour en saisir les tendances lourdes. Ses premiers essais sont refusés pas les éditeurs qui ne voient en lui qu’un commerçant (il n’est certes pas du sérail !) ; mais, sitôt atteinte la retraite, il se signale par sa clairvoyance, souvent prémonitoire, aussi bien dans des sites que des revues (citons au moins "Le Nouveau conservateur"), et par des essais écrits d’une plume alerte : le dernier en date "Ukraine, un basculement du monde" (ed. Jean-Cyril Godefroy) décrit le monde nouveau en train de se reconstruire sous nos yeux, qui souvent ne voient pas grand chose - tant il est vrai que ne voit loin que celui qui voit de loin...
Les Conversations de Paul-Marie Coûteaux avec Vladimir Fédoroski : Il faut rebâtir l’Europe avec la Russie
Vladimir Fédoroski est l’un de mes rares invités qui commente d’emblée le décor dans lequel je le reçois, et en comprend le sens : ce n’est pour moi ni anodin, ni fortuit… Flamboyante, au point de laisser souvent bouche bée, sa conversation n’est pas toujours simple, cependant, tant elle est riche, faite de fulgurances et de va et vient, toujours foisonnante. Toute la Russie du dernier demi-siècle défile ici : il raconte son enfance à Moscou dans les années 60, ses années dans le plus grand collège d’études diplomatiques de ce qui était alors l’empire soviétique, sa première mission en Mauritanie, son goût des langues, sa promotion comme interprète de Leonid Brejnev, dont il trace un étonnant portrait (ainsi de son ami Lavrov, de Soljenitsyne, de Sakharov, et de tant d’autres...), ses années à Paris quand, attaché culturel surveillé par le KGB aussi bien que la DST, il rencontre à foison d’artistes et intellectuels russes vivant en France, puis la plupart des dirigeants français, dont Jacques Chirac dont il devient très proche. Il poursuit en relatant sa collaboration contrariée avec Gorbatchev, son rôle dans la Pérestroïka dont il est l’un des théoriciens majeurs, ainsi que dans la mise en échec du "putsch du KGB" d’août 1991 qui le lie un temps, plutôt bref, à Boris Eltsine. Le terrible Vladimir raconte aussi comment, depuis les années 90, il réalise son rêve d’enfance, "écrire des livres sur une terrasse de Saint-Germain-des-Prés", d’où naîtront une cinquantaine d’ouvrages, dont plusieurs rencontrent un grand succès public, en France et à l’étranger - au point qu’il est sans doute l’écrivain russe le plus publié en Europe - devenant même peu à peu, à lui tout seul, un programme en coopération franco-russe de très haut niveau. S’esquisse alors, avant que nous abordions "l’ère Eltsine" dans une deuxième émission, un grand rêve : et si l’Europe était un jour rebâtie à large échelle sur la coopération entre la France et la Russie - les deux pays qui, dans le monde, ont le plus sûrement une âme ? Commençons à ouvrir ensemble quelques fenêtres d’avenir sur cette "communion des âmes", peut-être salutaire pour un monde, et un Homme, que le matérialisme universel voue au chaos.
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