Les Conversations
Les Conversations de Paul-Marie Coûteaux avec Boualem Sansal : L'Algérie est détruite (2ème partie)
Voici la seconde partie de nos Conversations avec Boualem Sansal (pour mieux la saisir, il est conseillé de se reporter à la première, diffusée le 24 mai dernier). Entre temps, le célèbre écrivain algérien est devenu franco-algérien puisqu’il vient d’obtenir cette année la nationalité française. C’est d’ailleurs sur l'épineuse question des relations franco-algériennes que nous avons relancé la conversation : comment comprendre, 62 ans après la création de la République socialiste, que la symbiose avec la France, qui l’a créée de toutes pièces, symbiose tant voulue par Paris au prix d’innombrables concessions, ait échoué au point que les deux Etats que tout devrait pousser à s’entendre, soient désormais "face à face" ? Et cela alors même que, dans le monde nouveau où émergent les BRICS, les coopérations seraient si utiles aux deux parties, notamment grâce au cadre de la francophonie ? Boualem Sansal, né en 1949 et devenu ces vingt dernières années, l'un des écrivains de langue française les plus lus à travers le monde poursuit ici, avec un charme inimitable, le récit de sa vie, exprimant sans détour ses conceptions du monde, farouchement ans-islamistes et anti-totalitaires, ainsi que ses projets, ou ses rêves, politiques…
Les Conversations de Paul-Marie Coûteaux n°68 - Xavier Driencourt : Comment l'Algérie humilie la France
Apothéose d’une carrière bien remplie que nous retraçons d’abord à grands traits (Roumanie, Australie, Malaisie…), Xavier Driencourt est nommé en 2008 ambassadeur de France à Alger. Il restera 4 années dans ce poste dont De Gaulle disait qu'il était l’un de deux plus importants de notre appareil diplomatique. Cet ambassadeur hors-norme, extraordinairement clairvoyant et courageux, remplira si bien cette fonction qu’il sera nommé à Alger une seconde fois, en 2007, où il résidera derechef pendant plus de 3 ans. Missions dont il tirera deux ouvrages - le second est paru il y a quelques mois sous le titre : « France-Algérie, le Double Aveuglement ». L’aveuglement est d’abord celui de nos diplomates (et responsables politiques) qui refusent de voir que, depuis leur indépendance voici 63 ans, les dirigeants algériens n’acceptent nullement de coopérer avec une France à laquelle, contre toute vraisemblance, ils attribuent leurs impérities et leurs maux endémiques (ils sont nombreux), s’acharnant tout au contraire à se venger d’une colonisation qui n’a d’ailleurs commencé qu’avec la IIIème République - et qui créa en moins d’un siècle un pays et un Etat qui n’existaient pas avant elle. Pire, l’aveuglement français est celui de plusieurs générations de Français qui refusent de voir que le nombre croissant d’Algériens en France (6 à 7 millions, soit 10% des habitants de la France - peut-être davantage en comptant les clandestins) est devenu pour Alger un levier par lequel une cohorte de généraux tient notre gouvernement de façon d’autant plus irréversible que la seule réponse de nos gouvernants semble être de leur céder d’année en année toujours plus de terrain. Exemple : la rupture de fait de nos relations diplomatiques (il n’y a plus d’ambassadeur de France à Alger ni d’ambassadeur d’Algérie en France), de sorte que plus aucune mesure d’OQTF visant un ressortissant algérien ne peut être exécutée. C’est le scénario de « l’invasion lente » que décrivait déjà Boualem Sansal pour TVL il y a un an, en deux conversations qui sont en somme le prélude à la présente rencontre avec un ambassadeur qui a le rare courage de ne jamais mâcher ses mots…
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