Les Conversations
Les Conversations de Paul-Marie Coûteaux n°44 - Frédéric Rouvillois, sous les lumières de Charles Maurras
Voici ce qui pourrait être une conversation idéale, à l’ancienne, du temps où les interlocuteurs avaient d’autant plus de plaisir à converser qu’ils étaient d’accord sur à peu près tout, à quelques nuances près. Qu’il parle en professeur d’université, constitutionnaliste chevronné (c’est un des meilleurs exégètes de la Vème République), en éditeur ou en essayiste qui détecta très tôt les apories du progressisme (son ouvrage "L'invention du Progrès" est une abondante souche d’inspiration), et qui sut détecter chez Emmanuel Macron un avatar du saint-simonisme ; qu’il parle en moraliste retraçant l’histoire de la politesse et de sa valeur civilisatrice, ou analysant le "snobisme", ou parle encore en romancier qu’il est devenu sur le tard, ce diable d’homme balaye le monde d’aujourd’hui d’un regard puissamment éclairé par la pensée et l’œuvre de Charles Maurras dont il est un fidèle héritier, adhérant dès son plus jeune âge à l’Action française. Et ce n’est pas le moindre mérite de cette œuvre foisonnante, sans cesse aux avant-postes de l’actualité, que de se vouloir "intégralement maurrassien" et d’illustrer la puissance du "Maître de Martigues", dont on prononce d’autant plus le nom qu’on l’a rarement lu. Oui, un bonheur de conversation !
Les Conversations de Paul-Marie Coûteaux n°68 - Xavier Driencourt : Comment l'Algérie humilie la France
Apothéose d’une carrière bien remplie que nous retraçons d’abord à grands traits (Roumanie, Australie, Malaisie…), Xavier Driencourt est nommé en 2008 ambassadeur de France à Alger. Il restera 4 années dans ce poste dont De Gaulle disait qu'il était l’un de deux plus importants de notre appareil diplomatique. Cet ambassadeur hors-norme, extraordinairement clairvoyant et courageux, remplira si bien cette fonction qu’il sera nommé à Alger une seconde fois, en 2007, où il résidera derechef pendant plus de 3 ans. Missions dont il tirera deux ouvrages - le second est paru il y a quelques mois sous le titre : « France-Algérie, le Double Aveuglement ». L’aveuglement est d’abord celui de nos diplomates (et responsables politiques) qui refusent de voir que, depuis leur indépendance voici 63 ans, les dirigeants algériens n’acceptent nullement de coopérer avec une France à laquelle, contre toute vraisemblance, ils attribuent leurs impérities et leurs maux endémiques (ils sont nombreux), s’acharnant tout au contraire à se venger d’une colonisation qui n’a d’ailleurs commencé qu’avec la IIIème République - et qui créa en moins d’un siècle un pays et un Etat qui n’existaient pas avant elle. Pire, l’aveuglement français est celui de plusieurs générations de Français qui refusent de voir que le nombre croissant d’Algériens en France (6 à 7 millions, soit 10% des habitants de la France - peut-être davantage en comptant les clandestins) est devenu pour Alger un levier par lequel une cohorte de généraux tient notre gouvernement de façon d’autant plus irréversible que la seule réponse de nos gouvernants semble être de leur céder d’année en année toujours plus de terrain. Exemple : la rupture de fait de nos relations diplomatiques (il n’y a plus d’ambassadeur de France à Alger ni d’ambassadeur d’Algérie en France), de sorte que plus aucune mesure d’OQTF visant un ressortissant algérien ne peut être exécutée. C’est le scénario de « l’invasion lente » que décrivait déjà Boualem Sansal pour TVL il y a un an, en deux conversations qui sont en somme le prélude à la présente rencontre avec un ambassadeur qui a le rare courage de ne jamais mâcher ses mots…
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