Les Conversations

Les Conversations n°29 : Caroline Galactéros sauve l’honneur de la géopolitique française

Publiée le 27/08/2023

Le sommet dit des BRICS, réuni à Johannesburg il y a quelques jours, a consacré le "basculement du monde". Un monde où l’Occident n’est plus en position dominante comme il le fut pendant des siècles, déjà le PIB des pays du G7 ne représente même plus la moitié du PIB mondial. Cet événement, qui surprend des Occidentaux aveugles ou incrédules, fut annoncé de longue date par une Française, géo-politiste qui préside Géopragma, centre d’analyses internationales, Caroline Galactéros. Parmi tous les courages, cette jeune femme, élève et collaboratrice de Pierre Dabezies, eut très tôt celui du réalisme, regardant toujours "les choses telles qu’elles sont", se défiant des idéologies de passage et des moralines de poche qui cachent de plus en plus mal notre alignement sur Washington et ses mensonges. Certes, l'atlantisme de rigueur la maintient en marge de la bien-pensence occidentaliste et de ses grands médias, mais elle n’en est pas moins l’une des rares voix françaises écoutées dans le monde entier, sauvant à elle seule l’honneur de la France en de multiples régions du monde. Faisons mieux connaissance avec cette femme exceptionnelle par ses qualités morales et sa hauteur intellectuelle. Ecoutons-la évoquer sa vie, sa famille et sa manière de lire les grandes évolutions du monde, notamment au Proche-Orient, en Syrie et en Iran, d’où elle revient, mais aussi en Europe, notamment en Ukraine et Russie.

Les Conversations de Paul-Marie Coûteaux n°68 - Xavier Driencourt : Comment l'Algérie humilie la France

Publiée le 06/10/2025

Apothéose d’une carrière bien remplie que nous retraçons d’abord à grands traits (Roumanie, Australie, Malaisie…), Xavier Driencourt est nommé en 2008 ambassadeur de France à Alger. Il restera 4 années dans ce poste dont De Gaulle disait qu'il était l’un de deux plus importants de notre appareil diplomatique. Cet ambassadeur hors-norme, extraordinairement clairvoyant et courageux, remplira si bien cette fonction qu’il sera nommé à Alger une seconde fois, en 2007, où il résidera derechef pendant plus de 3 ans. Missions dont il tirera deux ouvrages - le second est paru il y a quelques mois sous le titre : « France-Algérie, le Double Aveuglement ». L’aveuglement est d’abord celui de nos diplomates (et responsables politiques) qui refusent de voir que, depuis leur indépendance voici 63 ans, les dirigeants algériens n’acceptent nullement de coopérer avec une France à laquelle, contre toute vraisemblance, ils attribuent leurs impérities et leurs maux endémiques (ils sont nombreux), s’acharnant tout au contraire à se venger d’une colonisation qui n’a d’ailleurs commencé qu’avec la IIIème République - et qui créa en moins d’un siècle un pays et un Etat qui n’existaient pas avant elle. Pire, l’aveuglement français est celui de plusieurs générations de Français qui refusent de voir que le nombre croissant d’Algériens en France (6 à 7 millions, soit 10% des habitants de la France - peut-être davantage en comptant les clandestins) est devenu pour Alger un levier par lequel une cohorte de généraux tient notre gouvernement de façon d’autant plus irréversible que la seule réponse de nos gouvernants semble être de leur céder d’année en année toujours plus de terrain. Exemple : la rupture de fait de nos relations diplomatiques (il n’y a plus d’ambassadeur de France à Alger ni d’ambassadeur d’Algérie en France), de sorte que plus aucune mesure d’OQTF visant un ressortissant algérien ne peut être exécutée. C’est le scénario de « l’invasion lente » que décrivait déjà Boualem Sansal pour TVL il y a un an, en deux conversations qui sont en somme le prélude à la présente rencontre avec un ambassadeur qui a le rare courage de ne jamais mâcher ses mots…