Les Conversations

Les Conversations de Paul-Marie Coûteaux n°60 avec Régis Le Sommier - Ukraine, Syrie, Mali… Qu’est ce que l’Information de guerre ?

Publiée le 09/03/2025

Qu’est-ce que l’information - et qu’est-ce qu'un journaliste ? Nous ne savons pas répondre à cette question, pourtant déterminante quand nous dépendons de plus en plus d’informations qui sont souvent des mensonges. On peut être dit "journaliste" sans avoir de formation ni même de qualification précise, au point que le mot ne veut plus rien dire en lui-même : il est celui qui ment toute la journée en toute tranquillité, en pleine lumière, aussi bien que celui qui est capable de risquer sa vie pour trouver, là où il peut et comme il le peut, des vérités qui détruisent les mensonges les plus obligatoires. A de multiples reprises, sur de multiples théâtres d’opération, Régis Le Sommier aurait pu trouver, non des témoignages, des vérités ou des indices de vérités, mais la mort. A l’écouter, à suivre, derrière le rideau, le récit de la vie souvent stupéfiante d’un "reporter de guerre", on comprend qu'être "journaliste" n’est rien hormis une morale, une manière de vivre, et de comprendre la vie. Notre chance est que Régis Le Sommier, non seulement est un modèle d’intelligence inquiète du monde, mais aussi un écrivain, un conteur, outre un esprit libre capable de saisir l’histoire là où elle se fait, et de nous la proposer, par la plume, ou par l’image. Cette conversation est aussi une réflexion passionnante sur le bel avenir de la guerre, et le dur avenir de la vérité. 

Les Conversations de Paul-Marie Coûteaux avec Vladimir Fédoroski : Il faut rebâtir l’Europe avec la Russie

Publiée le 13/04/2025

Vladimir Fédoroski est l’un de mes rares invités qui commente d’emblée le décor dans lequel je le reçois, et en comprend le sens : ce n’est pour moi ni anodin, ni fortuit… Flamboyante, au point de laisser souvent bouche bée, sa conversation n’est pas toujours simple, cependant, tant elle est riche, faite de fulgurances et de va et vient, toujours foisonnante. Toute la Russie du dernier demi-siècle défile ici : il raconte son enfance à Moscou dans les années 60, ses années dans le plus grand collège d’études diplomatiques de ce qui était alors l’empire soviétique, sa première mission en Mauritanie, son goût des langues, sa promotion comme interprète de Leonid Brejnev, dont il trace un étonnant portrait (ainsi de son ami Lavrov, de Soljenitsyne, de Sakharov, et de tant d’autres...), ses années à Paris quand, attaché culturel surveillé par le KGB aussi bien que la DST, il rencontre à foison d’artistes et intellectuels russes vivant en France, puis la plupart des dirigeants français, dont Jacques Chirac dont il devient très proche. Il poursuit en relatant sa collaboration contrariée avec Gorbatchev, son rôle dans la Pérestroïka dont il est l’un des théoriciens majeurs, ainsi que dans la mise en échec du "putsch du KGB" d’août 1991 qui le lie un temps, plutôt bref, à Boris Eltsine. Le terrible Vladimir raconte aussi comment, depuis les années 90, il réalise son rêve d’enfance, "écrire des livres sur une terrasse de Saint-Germain-des-Prés", d’où naîtront une cinquantaine d’ouvrages, dont plusieurs rencontrent un grand succès public, en France et à l’étranger - au point qu’il est sans doute l’écrivain russe le plus publié en Europe - devenant même peu à peu, à lui tout seul, un programme en coopération franco-russe de très haut niveau. S’esquisse alors, avant que nous abordions "l’ère Eltsine" dans une deuxième émission, un grand rêve : et si l’Europe était un jour rebâtie à large échelle sur la coopération entre la France et la Russie - les deux pays qui, dans le monde, ont le plus sûrement une âme ? Commençons à ouvrir ensemble quelques fenêtres d’avenir sur cette "communion des âmes", peut-être salutaire pour un monde, et un Homme, que le matérialisme universel voue au chaos.