Les Conversations

Les Conversations de Paul-Marie Coûteaux n°48 - François Bousquet, une vie d'homme-Livre, entre l’admiration et l’effroi

Publiée le 14/07/2024

Né à Paris en juin 1968 « au moment où tout bascule », comme il le dit lui-même en contemporain lucide de sa propre histoire, François Bousquet est un de ces intellectuels à la fois éclectiques et enracinés qui sont faits pour bâtir patiemment une œuvre. Fils de deux parents d’abord paysans dans le Rouergue avant de « monter à Paris », il installe sa vie parmi les livres, au point de devenir libraire, critique littéraire et philosophe, par dessus tout essayiste toujours confiant dans le force impérissable de l'archaïque français et européen. Très tôt il trouve ses marques dans la « Nouvelle Droite », européenne et différentialiste ( qui insiste sur les différences entre les genres, les sexes, les espèces, les peuples etc…),et plonge notamment dans l’oeuvre d’Alain de Benoist, dont il devient une sorte de bras droit, au point de diriger la revue phare du mouvement, « Eléments », Doté d'un grande ( et rare) faculté d’admirer, il sait comprendre, accompagner et prolonger quelques grands personnages auxquels il s’attache : voici évoquées les figures de l’éditeur Vladimir Dimitrijevic, du "génial bouffon" Jean-Edern Hallier, de l’avocat solaire Jacques Verges et du désormais incontournable Patrick Buisson. Le voici prêt à écrire la grande Archéologie de l’Europe dont il a l'intuition que, face à la déculturation et à l’invasion qui en découle, elle reste notre meilleure arme pour sauver l'avenir..  

Les Conversations de Paul-Marie Coûteaux n°68 - Xavier Driencourt : Comment l'Algérie humilie la France

Publiée le 06/10/2025

Apothéose d’une carrière bien remplie que nous retraçons d’abord à grands traits (Roumanie, Australie, Malaisie…), Xavier Driencourt est nommé en 2008 ambassadeur de France à Alger. Il restera 4 années dans ce poste dont De Gaulle disait qu'il était l’un de deux plus importants de notre appareil diplomatique. Cet ambassadeur hors-norme, extraordinairement clairvoyant et courageux, remplira si bien cette fonction qu’il sera nommé à Alger une seconde fois, en 2007, où il résidera derechef pendant plus de 3 ans. Missions dont il tirera deux ouvrages - le second est paru il y a quelques mois sous le titre : « France-Algérie, le Double Aveuglement ». L’aveuglement est d’abord celui de nos diplomates (et responsables politiques) qui refusent de voir que, depuis leur indépendance voici 63 ans, les dirigeants algériens n’acceptent nullement de coopérer avec une France à laquelle, contre toute vraisemblance, ils attribuent leurs impérities et leurs maux endémiques (ils sont nombreux), s’acharnant tout au contraire à se venger d’une colonisation qui n’a d’ailleurs commencé qu’avec la IIIème République - et qui créa en moins d’un siècle un pays et un Etat qui n’existaient pas avant elle. Pire, l’aveuglement français est celui de plusieurs générations de Français qui refusent de voir que le nombre croissant d’Algériens en France (6 à 7 millions, soit 10% des habitants de la France - peut-être davantage en comptant les clandestins) est devenu pour Alger un levier par lequel une cohorte de généraux tient notre gouvernement de façon d’autant plus irréversible que la seule réponse de nos gouvernants semble être de leur céder d’année en année toujours plus de terrain. Exemple : la rupture de fait de nos relations diplomatiques (il n’y a plus d’ambassadeur de France à Alger ni d’ambassadeur d’Algérie en France), de sorte que plus aucune mesure d’OQTF visant un ressortissant algérien ne peut être exécutée. C’est le scénario de « l’invasion lente » que décrivait déjà Boualem Sansal pour TVL il y a un an, en deux conversations qui sont en somme le prélude à la présente rencontre avec un ambassadeur qui a le rare courage de ne jamais mâcher ses mots…